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Les seins d'Emmanuelle

Infos pour transcender un cancer du sein

Trois bonnes raisons de jeûner

Faut-il se priver ponctuellement de nourriture pendant la période de chimiothérapie ? Après test, des avantages du jeûne. Et quelques conseils d'usage. 

Dès l'Antiquité, certains médecins préconisent le jeûne en complément du traitement de pathologies. Mais la pratique existe depuis toujours car animal parmi les animaux, les êtres humains ont la réaction instinctive de cesser de manger lorsqu'il est malade. Quiconque a des souvenirs de choucroute lors d'une grippe peut bien m'écrire...

Le jeûne est pratiqué pour nettoyer l'organisme, et le reposer. Rappelons que la digestion consomme environ 10% après les repas. Une consommation d'autant plus importante que la nourriture ingérée est riche. A contrario, pendant une période d'abstention de nourriture, l'intestin se repose et les organes se nettoient.

Au XIIe siècle, Hildegarde de Bingen, femme de foi et de science, médecienne, férue de naturopathie et de nutrition recommande ce repos digestif, susceptible de conserver un organisme sain par l'élimination périodique des toxines grâce à ''l'aménagement d'un programme alimentaire réduit, désintoxiquant et revitalisant, pendant un certain temps'', écrit Audrey Bella dans Hildegarde de Bingen, la sentinelle de l'invisible

1 - Régénérer son organisme

L'effet régénérateur du jeûne sur l'organisme a fait l'objet d'études relatives à diverses pathologies. Douleurs chroniques, arthrite rhumatoïde, hypertension, pancréatite aiguë ont été soulagées par cette pratique qui induit des bénéfices complémentaires tels que la perte de poids, une amélioration de la vitalité, et du sommeil. 

J'ai testé le jeûne sous la forme de périodes de trois jours autour des séances de chimiothérapie : J-1, jour J, et J+1 de l'injection. Je n'ai pas ressenti de faiblesse, bien au contraire, mais une vitalité améliorée, en particulier le 3e jour. Pendant cette période, j'ai pratiqué régulièrement une activité physique (randonnée), sans éprouver de faiblesse. 

J'ai essayé le jeûne hydrique (sans absorption de liquide) et constaté dès les premiers temps qu'il ne me convenait pas. Je ne le recommande pas lors d'un traitement durant lequel les reins doivent décomposent les agents chimiothérapeutiques et les évacuer du corps, et lors duquel le patient est amené à subir des examens (scanner, IRM), impliquant l'utilisation de produits de contraste, qu'il est conseillé d'éliminer en buvant. 

2 - Etre acteur de son traitement

Jeûner ne consiste pas seulement à ne pas ingérer de nourriture pendant une période donnée, mais la privation d'alimentation est l'une des façons de devenir acteur de son traitement. La pratique est psychologiquement gratifiante : plutôt que de subir le protocole et sa périodicité, le jeûne est la contribution du patient à l'amélioration de son état général, et à l'établissement d'un tempo distinct de celui des séances de chimio.

Rester acteur de sa vie face à la maladie comme le conseille La Psy qui parle a pour vertu de ''relancer la machine à penser'', souligne-t-elle. Quelle que soit la maladie, le patient a tout à gagner à exercer son libre-arbitre et à entretenir un dialogue avec son oncologue. Un dialogue pour comprendre, pour humaniser la maladie, et aussi pour partager les initiatives personnelles telles que celle du jeûne et du régime cétogène, tous deux observés.  J'en ai informé mon oncologue. Il ne s'en est pas inquiété, au vu de mes bilans sanguins, toujours bons, et du niveau constant de mes globules blancs.  

La facilité avec laquelle j'ai jeûné du jour au lendemain, sans sensation de faim ni faiblesse a été l'un des principaux enseignements de cette période. Oui, un être humain peut très bien vivre sans trois repas par jour comme c'est la norme en Occident. Sauf grande dénutrition préalable, sur une courte période de trois jours, le jeûne ne présente aucun risque pour la santé. Le poids perdu (un kilo environ) est rapidement reconstitué.

3 - Optimiser la chimiothérapie

En 2011, Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade ont réalisé le documentaire Le jeûne, une nouvelle thérapie ? L'enquête a fait date car elle met en lumière l'utilisation du jeûne à des fins thérapeutiques, en Russie notamment , au sein d'un sanatorium sibérien créé en 1995. Ce travail évoque aussi de façon troublante et probante les travaux du Dr Valter D. Longo, professeur de biogérontologie à l'université de Californie (Los Angeles). Le scientifique a mis en évidence un effet protecteur d'un jeûne de deux à trois jours sur les cellules saines des souris testées, vis à vis des effets secondaires des chimiothérapies. 

Les études sur l'être humain sont en cours, mais le Dr Longo préconise la pratique du jeûne durant la chimiothérapie. ''Il y a synergie entre l’approche naturelle, du jeûne, et l’approche pharmacologique, de la chimiothérapie'', appuie le chercheur. Après plusieurs jours de jeûne, les cellules saines, stressées, mettent en place un mécanisme de veille, qui aurait tendance à les rendre plus insensibles aux effets secondaires de la chimiothérapie ; mécanisme qui n'existe plus chez les cellules cancéreuses, béantes face au traitement. 

J'ai joué la souris, en testant la chimiothérapie avec et sans jeûne et je peux confirmer les bienfaits de ce dernier. Ainsi, j'ai connu une première injection d'anthracyclines (Epirubicine) dans deux conditions distinctes. En 2016, sans jeûne, j'ai expérimenté l'une des pires nuits de mon existence, avec une inoubliable sensation d'empoisonnement. En 2019, j'ai subi le même type d'injection, sous jeûne, et avec l'aide bénéfique de mon énergéticienne. Qui veut le croira, je n'ai présenté aucun effet secondaire. J'ai poursuivi le jeûne pendant l'ensemble des cures de chimiothérapie (Epirubicine et Taxol). 

 

 

 

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